L’une des premières mondiales les plus attendues au Salon de l’Automobile de Genève en 2011 était la toute nouvelle Pagani. Premier modèle nouveau depuis le lancement de la Zonda sur le même salon en 1999. Après cinq ans de gestation, la nouvelle voiture a été baptisée « Huayra », et bien qu’il s’agisse d’un design original, elle intègre la technologie et les méthodes de fabrication  vues précédemment sur les dernières évolutions de la Zonda.

Le nom de Zonda évoquait un vent sec qui se produit souvent sur les pentes orientales des montagnes des Andes sud-américaines. La nouvelle Pagani tire son nom de « Huayra Tata », le dieu du vent dans d’anciennes légendes du peuple Aymara. Un des peuples indigènes d’Amérique du Sud qui vivait dans les Andes et les régions d’Altiplano. Leurs traditions décrivent comment Huayra Tata commandait les brises, les vents et les blizzards qui envahissent les montagnes, les falaises et les collines des Andes.

Le vent a en effet joué un rôle clé dans le développement du design extérieur et l’aérodynamique de la Huayra. Inspiré par l’avion supersonique des années 50 et 60, Horacio Pagani a très bien modelé la carrosserie comme une aile. À grande vitesse, les caractéristiques aérodynamiques de la voiture sont continuellement optimisées par des ajustements de l’assiette et quatre volets de commande sur chacun des quatre coins.

Visuellement, le Huayra est toujours indubitablement une Pagani, grâce à plusieurs détails très typiques comme les deux phares circulaires et la quadruple sortie d’échappement en position centrale. Le cockpit est encore bien en avant mais il n’est pas aussi proéminent que sur la Zonda. L’accès à l’intérieur richement aménagé se fait par deux portes massives à ouverture papillon.

Horacio Pagani était un pionnier de la fibre de carbone et, pour le châssis de Huayra, il a développé une nouvelle variété de lacets en titane. Déjà vu sur la dernière Zonda, ce « Carbon-Titanium » est aussi solide que la fibre de carbone conventionnelle mais le titane ajouté donne à la structure une certaine élasticité dans une direction, ce qui le rend moins susceptible de se fissurer ou même de se désintégrer à l’impact. En raison des portes papillon, qui échancrent très profondément le pavillon, une grande partie du développement du châssis a porté sur le maintien de la rigidité, tout en maitrisant le poids.

Boulonnés aux deux extrémités de la « cuvette » en fibre de carbone on trouve des sous-châssis en acier au chrome qui soutiennent les trains de roulement de la Huayra. Chacune des quatre roues est doté d’une suspension à double triangle avec ressorts hélicoïdaux actionnés par tige poussoir au-dessus des amortisseurs réglables Ohlins. La puissance d’arrêt est fournie par des freins à disque en céramique. Monté dans le sous-châssis arrière un moteur V12 bi-turbo sur mesure développé par la filiale Mercedes-Benz AMG. D’une cylindrée de 5 980 cc, il développe une puissance maxi de 700 cv et un couple maxi de 1 000 Nm permettant ainsi à la voiture dont le poids est de 1350 kg d’atteindre la vitesse maxi de 370 km/heure. Le moteur est accouplé à une boîte de vitesses à sept rapports fournie par les experts britanniques Xtrac.

Tout comme la Zonda, la Huayra dispose d’un intérieur qui est une œuvre d’art pure. C’est une combinaison des meilleurs cuirs et des matériaux légers comme la fibre de carbone et l’aluminium brossé. Tous les moindres détails ont été traités avec un soin particulier.

Grâce à l’utilisation intensive de matériaux légers et une ingénierie minutieuse, l’étude de la Huayra a intégré une recherche de gain de poids continuelle. Avant le lancement de Genève, cinq prototypes ont été construits et testés dans le monde entier pendant quatre ans. Pour la première fois sur le marché américain, plusieurs exemplaires ont également été soumis à des tests de collision rigoureux.

Bien que le style de la Huayra ait reçu des appréciations mitigées, Pagani a gagné son pari. Au Salon de Genève, la petite compagnie italienne a reçu 51 commandes confirmées. En comparaison, Pagani n’a produit que 150 Zondas en un peu plus d’une décennie. Afin de répondre à la demande accrue, Pagani a transféré la production de son usine d’origine vers une installation plus grande dans la même banlieue de Modène, en Italie.

Chaque modèle Huayra est construit évidemment en intégrant les demandes du client. La voiture présentée ici (Châssis : ZA9H11UA7ESF76097) a été commandée par un américain original. Il a spécifié le tartan de sa famille écossaise pour garnir les sièges. Mais il a commandé également d’autres options dont le coût atteignait environ 150 000 $ et qui comprenaient, entre autres, un ensemble de sept valises personnalisées. Plusieurs années plus tard, il a fait ajouter le kit de performance « Tempesta » à la voiture. Cela comprenait l’aérodynamique révisée, des amortisseurs Ohlins réglables, des roues nettement plus légères et un tout nouveau système d’échappement en titane. Il a ensuite inscrit sa Huayra à la prochaine vente aux enchères RM Sotheby de 2019. La mise à prix est évaluée entre 2 et 2,4 Millions de Dollars.

Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

netcarshow.com

favcars.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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