Walter Owen Bentley, ingénieur des chemins de fer devenu ingénieur motoriste, est l’un des concepteurs des moteurs aéronautiques équipant les avions de la Première Guerre mondiale. Dès la fin des hostilités, il met son expérience au service de l’automobile et développe une voiture de sport trois litres à quatre cylindres en 1919. Le moteur de Bentley s'inspire de celui de Mercedes, un moteur à arbre à cames en tête conçu en 1914. La Bentley a tout de même la particularité d'avoir quatre soupapes par cylindre.
Le nom de Vintage Bentley recouvre toutes les Bentley construites entre 1921 et 1931, avant la reprise de l'entreprise par Rolls Royce en 1931. Ces voitures n'ont aucun lien avec Rolls-Royce et les Bentley 6 1/2 litres et 8 litres sont, à l’époque, des concurrentes directes des Rolls-Royce Phantom II. Les 3048 voitures que W.O. Bentley a construit au cours de cette période de dix ans sont les véritables Bentley.
C’est au Mans que Bentley a découvert l’âme de ses voitures. En 1923, a lieu la première course des « 24 heures du Mans ». La seule Bentley inscrite dans la compétition se bat longtemps pour la tête de la course avec les Chenard, mais échoue finalement à se classer parmi les trois premières. En 1924, Bentley s’est beaucoup mieux préparé et engage une voiture qui est la seule voiture étrangère sur 39 concurrents. Elle remporte la course et c’est l’euphorie dans le camp britannique. Les années se suivent et ne se ressemblent pas : 1925 et 1926 sont deux années d’échec qui ne vont pourtant pas décourager W.O. Bentley, qui ramene ses voitures dans la Sarthe pour gagner les quatre années suivantes. En 1927, la Bentley de Davis et Benjafield réussit à se dégager du carambolage de la Maison Blanche pour remporter la course malgré un châssis tordu, un phare brisé et un ressort cassé. L'Angleterre fête ses « Bentley Boys » : Dr. Benjafield, "Tim" Birkin et surtout Woolf Barnato, le play-boy fabuleusement riche qui a remporté le Mans à chacune de ses participations : 1928, 1929 et 1930. Cette année- là il bat, dans sa speed six, la Mercedes de Caracciola.
Les Bentley Boys sont très solidaires. Woolf Barnato, «Babe», soutient l'entreprise à partir de 1926 et en achète des parts alors que la situation financière est assez difficile. En fait, W.O. Bentley a quasiment perdu le contrôle et c’est le concours de Barnato qui lui permet de lancer un nouveau modèle en 1926 : le 6 1/2 litres. Son majestueux moteur à six cylindres a un arbre à cames en tête entraîné par un système compliqué et coûteux, mais très silencieux. Le 6 1/2 litre est un succès commercial et son châssis devient rapidement le favori des meilleurs carrossiers du moment.
Le six cylindres en ligne de 6 597 cc de cylindrée est, comme le « quatre », doté de quatre soupapes par cylindre. Equipé d'un seul carburateur Smiths 50BVS, le nouveau moteur développe une puissance maxi de près de 150 ch à 3 000 t/mn. Il est couplé à une boîte de vitesses à quatre rapports et monté dans un châssis tubulaire en acier classique.
Surnommé le 6 ½ litres, le nouveau modèle Bentley est disponible sous la forme d'un châssis roulant avec une grande variété de longueurs pour répondre aux besoins de la construction des différents modèles de carrosseries. Alors que les plus petits modèles de 3 litres étaient souvent équipés de carrosseries ouvertes, les 6 ½ litres seront généralement équipés de carrosseries plus classiques. À partir de 1928, la gamme s’enrichit d’un modèle plus puissant la « Speed Six », qui se révèle extrêmement efficace sur les circuits de course.
Ces vraies Bentley sont aujourd’hui très recherchées par les collectionneurs. Lors de la dernière vente aux enchères connue la Bonhams Quail Lodge Auction la Bentley 6 ½ litre présentée a été adjugée à $1,655,000.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
netcarshow.com
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)