Dès le retour de la paix en Europe en 1945, Williams Lyons, fondateur en 1922  de la Swallow Sidecar Company, veut reprendre la construction automobile. Pas question pourtant de relancer la société sous ses initiales qui étaient SS.C pour ne pas évoquer les SS allemands de sinistre mémoire. La firme change de nom et s’appellera « Jaguar ». Les premiers modèles produits sont bien sur très semblables à ceux fabriqués dans la gamme de 1930. La nouvelle société dispose de deux moteurs 4 cylindres et d’un six cylindres de 3.5 litres de cylindrée.

Les ingénieurs de William Lyons se mettent au travail pour compléter la gamme avec une nouvelle voiture sportive dont deux versions sont envisagées : une quatre cylindres et une six cylindres. Très rapidement la version quatre cylindres est abandonnée au profit de l’autre : un six cylindres en ligne de 3 442 cc de cylindrée, bloc fonte et culasse en aluminium, qui, alimenté par 2 carburateurs, développe une puissance maxi de 160 cv à 5 300 t/mn dans sa version tourisme. Une puissance qui peut être portée à 180 cv dans une version « course ».

Le châssis est très similaire à celui du modèle Mk V lancé quelques mois auparavant. La carrosserie est relativement simple mais très élégante sous la silhouette d’un roadster deux places. William Lyons avait prévu de produire 200 exemplaires de cette nouvelle voiture sportive et, pour les tous premiers exemplaires, l’ensemble des pièces et panneaux de carrosserie sont en aluminium formés à la main.

Le modèle baptisé XK120, le 120 rappelant la vitesse maxi 120 mph ou 200 km/h dans la version « compétition » de 180cv, est présenté au Salon de l’Automobile de Londres de 1948. Le public s’enthousiasme pour cette belle sportive aux performances avantageuses et Jaguar doit lancer très rapidement la production. Pas le temps donc de fabriquer des outils d’emboutissage pour les pièces de carrosserie en acier. La production restera donc « artisanale » et les 200 exemplaires de la XK120 seront produits avec une carrosserie en aluminium. Il y aura même 42 modèles supplémentaires réalisés en 1950 pour répondre aux demandes de la clientèle.

La voiture pèse 1295 kg et, en 1949, lors d’une compétition sa vitesse maxi est mesurée à 126.594 mph démontrant ainsi que son nom de baptême n’est pas usurpé !..

En 1951, la gamme s’élargit avec deux modèles très différents. Une belle version de coupé  qui rappelle les modèles des années 1930 et qui est équipée du moteur dans sa version compétition de 180 cv sur le modèle SE (Spécial Equipment). L'autre est une version de compétition, d'abord connue sous le nom de XK120 C, mais aujourd'hui généralement désignée sous le nom de C-Type.

Une version de 190 ch de ce même moteur était un équipement standard du modèle XK140 lancé en 1954. Cette même année, un moteur dérivé de type C de 210 ch était disponible en option.. En 1957, une troisième et dernière évolution du modèle XK très réussi a été lancée; le XK150. Une nouvelle fois, c’est un modèle qui est plus puissant, plus lourd et mieux équipé que son prédécesseur. Sur le modèle XK150 S, le moteur de 3,4 litres atteint sa puissance maximale de 250 ch avec un taux de compression de 9,0: 1. Produite pendant près de 10 ans la famille Jaguar XK sera finalement arrêtée en 1961 et remplacée par un modèle devenu mythique : la Type E

Le modèle présenté ici (châssis: S675360) est apparu pour la première fois au Salon de l'Automobile de Genève en 1955. Cette Jaguar unique a été fabriquée par le carrossier turinois Pinin Farina pour l'importateur américain de voitures de luxe Max Hoffman. Prenant pour base la version la plus récente et la plus performante la XK120 SE, Pinin Farina, a donné libre cours à son imagination tout en conservant un grand nombre des pièces constituant la carrosserie d’origine Jaguar. Le seul modèle XK120 carrossé par Pinin Farina est perdu de vue aux Etats-Unis mais il refait surface lorsqu'il est acheté par un Allemand qui ramène la voiture en Allemagne dans le but de la restaurer. Une restauration qui ne sera jamais achevée. Presque 40 ans plus tard, la voiture est achetée par un collectionneur britannique, qui, avec le concours des spécialistes Classic Motor Cars (CMC), effectue la restauration attendue depuis longtemps. Il aura fallu 6 725 heures de travail pour remettre l'unique Jaguar dans son état d’origine.  Elle est alors présentée au public lors du  Concours d'élégance de Pebble Beach en 2017 où elle s'est classée deuxième dans sa catégorie.

Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

supercar.net

swisscarsighting.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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