Après avoir traversé une période difficile dans les années 1970 en raison de la crise du pétrole, le sport automobile international revient en force dans les années 1980. Beaucoup  d'innovations techniques ont permis le développement de voitures extrêmement performantes que ce soit sur pistes ou en rallyes. Pour la saison 1982, les instances du sport automobile, la FIA, ont décidé le regroupement des différentes classes depuis le groupe A pour les voitures dérivées de la production jusqu’au groupe C pour les prototypes. Le Championnat du monde des rallyes se joue maintenant avec les voitures du groupe B, qui ont remplacé le groupe 4 des saisons précédentes.

Ces changements de règlements incitent Lancia à revenir au sport automobile, un sport dans lequel la firme italienne a longtemps dominé avec la Fulvia et la Stratos. Pour accéder à l’homologation d’une voiture il faut construire 200 exemplaires ce qui est une contrainte non négligeable. Par ailleurs les voitures engagées sont réparties en quatre catégories suivant la cylindrée du moteur et le poids total allant de 820 kg pour le groupe des 2000 cc à 1100 kg pour le groupe des 4000 cc. Pour les moteurs suralimentés, il y a un facteur d'équivalence  de 1,4. Lancia prend ce nouveau règlement à la lettre et décide de concevoir une voiture de rallye entièrement nouvelle. Pour répondre aux exigences d'homologation, 200 exemplaires aux performances légèrement réduites seront disponibles pour les clients.

Lancia a beaucoup appris avec sa célèbre Lancia Stratos. Dès le début de la conception de la nouvelle « 037 » les principaux choix sont les suivants : implantation moteur en position centrale, moteur de deux litres dérivé du moteur de la Fiat Abarth 131 qui a fait ses preuves et suralimentation. La puissance est transférée uniquement aux roues arrière car les ingénieurs de Lancia estiment que le système pionnier de l'Audi à quatre roues motrices est trop complexe. La facilité d'accès aux organes mécaniques est  l'un des principaux impératifs de la conception. Par exemple, la boîte de vitesses peut être changée en douze minutes. La maniabilité de la nouvelle Lancia est exceptionnelle, mais très vite l’absence des quatre roues motrices et la puissance insuffisante du moteur suralimenté sont de gros handicaps pour le constructeur italien. Néanmoins, Lancia remporte de nombreuses victoires entre 1982 et 1985 et emporte même le Championnat du Monde des Constructeurs en 1983.

Pendant que la 037 donnait du fil à retordre à Audi et plus tard à Peugeot les ingénieurs de Lancia et Abarth étaient très occupés sur un autre projet très spécial. À des fins de marketing, la nouvelle voiture de rallye a calqué l’aspect extérieur du nouveau modèle Delta conçu par Giugiaro. C'est à peu près les seules similitudes entre la voiture de compétition et la voiture de série. L’équipe de conception a, de nouveau, repris un projet à partir de zéro.  La  «Delta S4» a été conçue avec, encore une fois, la priorité à la facilité d'accès pour permettre des réparations rapides, qui sont souvent nécessaires. Mais cette fois l’option retenue est un système à quatre roues motrices.

Le moteur à quatre cylindres avec bloc et culasse en aluminium de 1 759 cc de cylindrée est le plus avancé de son époque. Il est alimenté par un turbocompresseur qui lui donne un fort couple à bas régime et une puissance maxi  de près de 500 ch à 8 400 tr/min. Le moteur est implanté longitudinalement à l’arrière de l'habitacle. La boîte de vitesses et le boîtier de transfert pour le système à quatre roues motrices ont été montés devant le moteur, de sorte que tout le poids a été concentré entre les deux essieux.

Lancia est à la peine pour mettre au point le système à quatre roues motrices, ce qui conduit à reporter le lancement de la Delta S4 à la fin de la saison 1985. Ses débuts en Championnat du monde ont lieu lors de la finale de la saison, le rallye du RAC en Grande-Bretagne. Deux voitures sont engagées pour Henri Toivonen et Markku Alén. Les bugs semblent avoir  été éliminés car les deux Delta S4 finissaient première et deuxième.

Toivonen répète cet exploit lors de la saison 1986 qui débute avec le Rallye de Monte-Carlo, et ce, en dépit d’un accident entre deux étapes spéciales qui a sérieusement endommagé la voiture. Lors de la manche suivante en Suède, la Delta S4 impose à nouveau son rythme, mais cette fois, la fiabilité a contraint Toivonen à l’abandon. C’est la voiture de Markku Alén a qui termine deuxième.

Au premier jour de la manche suivante, au Portugal, le pilote local Joaquim Santos quitte la route au volant d’une Ford RS200 et tue trois spectateurs en blessant plusieurs dizaines d'autres. La course est évidemment annulée et la FIA remet immédiatement en question le groupe S envisagé pour la saison 1987. Ce groupe était destiné à des voitures encore plus sophistiquées dont seulement dix exemplaires étaient nécessaires pour l'homologation. Au Tour de Corse, les choses s’aggravent encore à la suite de l’accident mortel de Toivonen.  C’est le coup de grâce pour le groupe B et d’ailleurs Audi se retire de la compétition. La FIA annonce que le Championnat du monde sera couru en 1987 avec les voitures moins rapides du groupe A.

Pour se conformer aux changements de règles, Lancia développe une voiture de rallye beaucoup plus proche de la Lancia Delta de série. Le moteur est monté transversalement à l’avant et, même avec son turbo, il ne développe plus que 265 cv. Les versions route et rallye de cette Delta HF Intégrale ont eu un très grand succès et Lancia a dominé le Championnat du monde des rallyes pendant plusieurs années

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ultimatecarpage.com

supercar.net

swisscarsighting.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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