Invité de RTL lundi 5 décembre au matin, Jean-Pierre Raffarin a jugé que l'éloge de Fidel Castro par Ségolène Royal était "une faute". "Puisqu'il y a remaniement, ça mérite une sanction", a déclaré le sénateur LR en évoquant la nomination prochaine d'un nouveau gouvernement.
Cela ressemble à un appel à la démission. Lundi 5 décembre sur RTL, Jean-Pierre Raffarin a commenté les propos de Ségolène Royal sur Fidel Castro, qui ont déjà suscité un tollé ce week-end chez de nombreux responsables politiques français. "Il s'agit d'une faute, c'est une faute morale, c'est une faute politique", a déclaré l'ex-Premier ministre.
La ministre de l'Ecologie, qui représentait la France pour les funérailles de l'ancien leader cubain, avait relativisé samedi les violations des droits de l'Homme reprochées au régime notamment par l'ONU et Amnesty International. "Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais (...) on sait qu'ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n'en a pas. Fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose", avait-elle dit.
"Est-ce que le président de la République peut avoir de l'autorité sur Mme Royal?"
"Sur la faute politique, de mon point de vue, puisqu'il y a remaniement, ça mérite une sanction", a jugé Jean-Pierre Raffarin sur RTL. Le sénateur LR de la Vienne faisait ici allusion à la nomination d'un nouveau Premier ministre, après le départ prochain de Manuel Valls. "La question, aujourd'hui, c'est est-ce que le président de la République peut avoir de l'autorité sur Mme Royal? Il s'agit d'une faute politique. Elle représente la France, elle dit des choses qui sont contraires à la position de la France, ce qui est dit est quelque chose d'inacceptable et donc, de mon point de vue, la République et l'exécutif doivent la sanctionner."
"La moindre des choses, c'est qu'elle clarifie sa position", a ajouté l'ancien rival de Ségolène Royal dans la région Poitou-Charentes.
Ni l'Élysée, ni Matignon n'ont réagi à la polémique. Mais le Quai d'Orsay, dans un tweet, a jugé "inutile de polémiquer sur Fidel Castro", renvoyant notamment au communiqué du président Hollande, après le décès du leader cubain.
Source : leJDD.fr 05-12-2016