FRANCOIS HOLLANDE : « EN DEHORS DE LA LIGNE QUE JE REPRESENTE, IL N’Y A PAS D’ALTERNATIVE A GAUCHE »
François Hollande a indiqué "ne pas être en campagne", mais, mardi 17 mai sur Europe 1, il a mis en garde son camp dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017 : "En dehors de la ligne que je représente, en dehors du gouvernement qui est aujourd'hui en place, il n'y a pas d'alternative à gauche." Est-ce qu’il y croit vraiment ? Est-ce qu’il pratique la méthode Coué ? Avec près de 13 % de satisfaits dans les derniers sondages, ces affirmations répétées semblent être plutôt le dernier souffle du désespoir …
François Hollande n'est pas candidat. Il l'a répété plusieurs fois mardi matin sur Europe 1 : "Non, je ne suis pas en campagne. Je suis président de la République et en exercice." Le chef de l'Etat a toutefois multiplié les signes à l'adresse de sa majorité, divisée à l'Assemblée après le recours à l'article 49.3 pour faire passer en force la loi Travail. "En dehors de la ligne que je représente, en dehors du gouvernement qui est aujourd'hui en place, il n'y a pas d'alternative à gauche", a-t-il ainsi affirmé.
"S'il y avait une dissolution dès aujourd'hui, ce ne serait pas pour installer un gouvernement plus à gauche", a-t-il encore prévenu avant de se faire plus précis : "Il y a une alternative de droite qui existe, on le voit. Et si je ne suis pas... si la gauche n'est pas reconduite, ce sera la droite qui l'emportera ou l'extrême droite." Menace à peine voilée à l’encontre des frondeurs que les militants PS accusent de faire le jeu du FN !..
« Quand les gens ont peur, ils se réfugient vers l'extrême droite »
"Quand la gauche ne veut que contester, c'est la droite qui est au pouvoir", a-t-il, plus tard, martelé. "Le risque est que [la droite] détruise ce que nous avons fait, c'est qu'elle mette en cause les fondements même de notre Etat. Le risque est qu'elle supprime l'impôt sur la fortune, l'impôt sur les plus favorisés...", s'est-il également insurgé. Interrogé sur l'opposition de plus en plus vive de la gauche du PS ou du Front de gauche, il a balayé : "Il y a toujours eu une gauche qui voulait gouverner et l'autre qui ne le voulait pas."
Au sujet de l'élection présidentielle autrichienne du 22 mai, qui pourrait voir l'extrême droite accéder au pouvoir, François Hollande s'est emporté, presque de colère, face aux questions de Jean-Pierre Elkabbach : "L'extrême droite n'a pas besoin d'écrire de livre, elle n'a pas besoin de prendre la parole [...], il suffit qu'elle laisse faire et qu'elle créé la peur." "Quand les gens ont peur, ils se réfugient", a-t-il ajouté avant de faire référence à des propos tenus par Nicolas Sarkozy dans « Le Monde » mardi : "J'ai lu qu'un ancien président trouvait que c'était formidable ce qu'il se passe en Hongrie et en Pologne. Et bien non, je ne trouve pas."
François Hollande a encore affirmé vouloir mener la France vers une "social-démocratie à la française" associant l'Etat et les partenaires sociaux, à laquelle le projet controversé de loi sur le travail va "contribuer". "La bataille n'est certes pas gagnée" dans la lutte contre le chômage, mais, a-t-il insisté, "c'est un combat" et "je me bats tous les jours".
Source : leJDD.fr 17-05-2016