« Je m'inquiète pour lui, à un moment il va craquer. Heureusement que le bouton nucléaire est dans le bureau d'à côté ! », a dit Nicolas Sarkozy de Manuel Valls jeudi 12 mars dernier au soir à Belfort. Ce vendredi, il ajoute que son inquiétude sur l'état de nerfs du Premier ministre «est très en dessous» de ce qu'il exprime.
A huit jours du premier tour des élections départementales, Manuel Valls comme Nicolas Sarkozy ne veulent rien lâcher. Au point d'en arriver à des débats de personnes. Jeudi 12 mars au soir, Nicolas Sarkozy disait, en meeting à Belfort au sujet de Manuel Valls : « Je m'inquiète pour lui, à un moment il va craquer. Heureusement que le bouton nucléaire est dans le bureau d'à côté ! ». Ce vendredi matin il embraye : « quand je dis qu'il s'énerve un petit peu, c'est très en dessous de ma pensée. Je ne sais pas ce qu'a le premier ministre mais tous les jours, il nous en sort une. (...) Quand il parle d'apartheid, qui était un système de racisme d'Etat, on se demande s'il a encore tout son bon sens ».
Le président de l'UMP s'attarde : «Il nous a dit qu'il avait peur, c'est pas rassurant! Nous sommes dans un bateau dont le capitaine dit à l'ensemble des passagers J'ai peur. Nous, ce que l'on craint, c'est sa politique. On ne demande pas au premier ministre d'avoir peur mais de prendre des décisions en matière de sécurité, d'économie, de lutte contre le chômage».
Mobilisation des mécontents
Le calendrier est la clef du scrutin départemental : « Quand quelque 36 millions d'électeurs sont appelés aux urnes, ça a forcément une signification ». L'ancien président de la République veut faire passer deux messages ce vendredi sur France Info : « Premièrement, tous ceux qui ont des raisons de contester ce qui se passe depuis trois ans peuvent se mobiliser. Et deuxièmement pour nos départements, nos candidats ont pris des engagements sur la réduction des dépenses publiques et des personnels qui vont empêcher de faire exploser les impôts locaux ».
Le président de l'UMP prend soin de ne pas dire combien de départements il espère emporter avec son parti mais il tient à répéter que, comme dans la législative partielle dans le Doubs, «quand vous votez pour le Front national, comme ceux de nos électeurs qui l'ont fait dans le Doubs, vous avez un député socialiste de plus». Et d'ajouter : «J'ai dit FNPS. Je n'assimile pas, naturellement, le PS au Front National. Mais le résultat, c'est celui-là».
«Pendant deux ans et demi, ma famille politique a donné le spectacle de la division. Donc il n'y avait pas d'opposition». Ce spectacle «a donné un boulevard au Front national, qui s'est posé en opposition à un pouvoir qui est rejeté», estime-t-il.
L'UMP faisant aujourd'hui, selon lui, son travail d'opposition et de proposition, Nicolas Sarkozy résume : «Si vous êtes contents, vous votez pour la gauche ou pour le Front national. Si vous voulez que ça change, votez pour l'UMP ».
Source : LeParisien.fr 13-03-2015